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ment. C’était un devoir pour la Commune de se faire représenter aux funérailles de cet infatigable apôtre de l’Égalité sociale.

Après avoir, avec raison, et au nom même des principes professés par Pierre Leroux, refusé à ce grand mort la tombe spéciale que quelques-uns voulaient lui donner, la Commune délégua deux de ses membres, les citoyens Ostyn et Martelet, pour accompagner le corps jusqu’à la fosse commune, où il fut déposé.

Nul doute que sans la gravité des événements auxquels il lui fallait faire face constamment, la Commune tout entière se fût rendue aux funérailles du vieux socialiste. Cependant, et afin de décliner toute solidarité avec les tendances religieuses dont Pierre Leroux avait constamment appuyé son système de transformation sociale, la Commune déclara qu’elle n’entendait point rendre hommage au philosophe, mais seulement au socialiste convaincu qui avait, seul et durant la lutte même, pris courageusement la défense des insurgés de juin devant l’assemblée nationale en 1848.

Pourquoi n’y eut-il point, pour l’honneur de la République et de l’Humanité, un nouveau Pierre Leroux à l’assemblée nationale de 1871, afin de flétrir à jamais l’exécrable répression dont ont été depuis frappés les défenseurs de la Commune !

Le 16 avril, les élections communales complémentaires eurent lieu après avoir été deux fois ajournées.

Trente-un sièges étaient vacants par suite d’options, de démissions et de la mort de Flourens et de Duval. Ces élections portaient sur les 1er, 2e, 3e, 6e, 7e, 8e, 9e, 12e, 16e, 17e, 19e et 20e arrondissements.

Elles furent d’un effet moral déplorable pour la Commune, il est vrai, mais vraiment honteux pour le corps électoral qui avait pris part aux élections du 26 mars.

45,394 électeurs seulement prirent part à ces élections complémentaires, alors que les mêmes arrondissements où elles venaient d’avoir lieu avaient fourni