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elle, les veuves et les orphelins qui ont été épargnés lors de l’égorgement général qui suivit l’entrée des amis de l’ordre dans Paris, auront vu succéder la certitude d’une misère et de douleurs irréparables aux consolations que le décret du 10 avril leur avait fait entrevoir.

Ce devoir accompli envers les familles de ses défenseurs, la Commune s’occupa de mettre un terme à la situation difficile qu’avaient faite an commerce et à l’industrie les prorogations successives dont les valeurs à échéance avaient été l’objet depuis le commencement de la guerre contre la Prusse, situation à laquelle l’assemblée nationale n’avait su mettre fin d’une, façon équitable. Une commission spéciale avait été chargée d’examiner les divers projets qui lui pourraient être présentés à ce sujet par les intéressés et d’en faire son rapport avant le 10 avril.

Cette commission, composé des citoyens Victor Clément, Lefrançais, Parisel, Theisz, et Vermorel, examina tous les projets qui lui furent adressés par suite de l’appel qu’elle fit dans l’Officiel, et s’arrêtant à l’examen de trois de ceux qui lui parurent contenir tous les autres dans leur économie générale, elle chargea le citoyen Lefrançais de présenter un rapport sur les trois projets et aussi les conclusions auxquelles, le citoyen Parisel excepté, elle s’était ralliée.

Ce rapport fut lu le 14 avril[1] et, après une discussion approfondie à laquelle prirent part les citoyens Beslay, Tridon, Frænkel, Jourde, Parisel, Varlin et Victor Clément, discussion qui occupa deux séances entières de la Commune, le projet de décret présenté par le citoyen Jourde, délégué aux finances, et appuyé par la presqu’unanimité de la commission d’étude, fut accepté avec cette modification que le délai de deux années, mentionné dans le projet pour la libération complète

  1. Voir aux pièces justificatives, XVIII.