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Ce projet de traité établissait nettement et loyalement, on le voit, l’autonomie de Paris, en même temps qu’il définissait l’économie nouvelle de ses rapports avec le reste de la France, demeurée libre de suivre ou non le mouvement communaliste.

Le citoyen Pierre Denis ayant convoqué les membres de la Commune et tous ceux qui voudraient adhérer à ce projet, à une réunion dans l’amphithéâtre de l’École centrale (rue de Thorigny), nous nous rendîmes à cette convocation où se trouvaient également les citoyens J. Vallès, Avrial et Langevin, tous trois membres de la Commune, ainsi que les citoyens Loiseau-Pinson, Bonvallet, Stupuy, Lockroy et Jobbé-Duval, de l’Union républicaine.

Sur quelques observations présentées par un des assistants, et vu l’urgence, il fut arrêté, avant tout examen détaillé du projet de traité, qu’une Commission composée des citoyens Pierre Denis, Bonvallet et Stupuy, rédigerait une proclamation dans laquelle Versailles serait invité à suspendre les hostilités, en même temps que les députés de la Seine seraient sommés, en cas de refus, de donner leur démission. — Dans cette seconde hypothèse, l’Union républicaine devait immédiatement appeler tous ses adhérents à prendre les armes en faveur de la Commune.

Cette proclamation, signée d’hommes notoirement connus pour être dévoués à la République, et dont la position sociale était une sorte de trait d’union entre les travailleurs et la bourgeoisie, pouvait avoir pour effet de rallier autour de la Commune les républicains, que l’altitude expectante des députés de la Seine laissait irrésolus, et d’opérer ainsi une pression sur l’assemblée et sur le gouvernement qui n’eussent pu continuer de tromper la province, en lui représentant la révolution communaliste comme reniée même par les députés républicains.

Les bases de cette proclamation avaient d’abord été acceptées avec un certain enthousiasme par les ci-