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leur avaient créé une situation inférieure, et qui allaient pouvoir maintenant traiter d’égal à égal avec la bourgeoisie capitaliste.

Enfin celle-ci comprenait également que, grâce à la répercussion inévitable du mouvement communaliste dans toute la France, la direction générale du pays, par le seul fait du suffrage universel, plus sincèrement pratiqué, allait passer entièrement dans les mains du prolétariat composant l’immense majorité du corps électoral.

Il y avait donc urgence, aux yeux des plus intelligents de cette bourgeoisie, à tenter de créer un courant nouveau qui, tout en s’opposant à une restauration monarchique quelconque, par l’armée de Versailles triomphante, et en garantissant à Paris un minimum de liberté locale et de contrôle administratif, se fût du même coup substitué à la Commune, dont les tendances révolutionnaires et socialistes, nettement accusées, menaçaient sérieusement leurs privilèges économiques.

Deux groupes se formèrent en même temps, en vue d’obtenir une pacification entre les belligérants sur les bases suivantes :

Reconnaissance formelle de la République par l’assemblée de Versailles, comme forme définitive du gouvernement.

Reconnaissance, pour Paris, du droit de diriger lui-même et sans nulle ingérence du pouvoir central, son administration policière, économique et enseignante, ainsi que l’organisation de sa force publique.

Le premier de ces groupes, l’Union nationale, était presque exclusivement composé de délégués du commerce et de l’industrie parisienne.

Le second, l’Union républicaine des droits de Paris, contenait certaines notabilités de l’ancienne presse républicaine — dite radicale — et de la bourgeoisie républicaine ayant fait partie de l’administration du 4 septembre.