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et toute la presse démocratique en aient prétendu faire un crime à la Commune, eux, dont la principale politique a jusqu’ici consisté à faire aux prêtres une guerre implacable (quelquefois même injuste et ridicule), c’est en vérité ce qui ne se peut comprendre. Rien ne démontre mieux la viduité de pensée de ces prétendus libéraux, que les clameurs par lesquelles ils ont accueilli une des manifestations les plus précises par lesquelles la Commune a, sous ce rapport, affirmé le véritable esprit de la Révolution.

La Commune eut malheureusement le tort de confier l’exécution de ce décret à des gens ou qui ne s’y conformèrent pas exactement ou qui y procédèrent trop souvent avec une violence d’apparat au moins fort inutile et en aucun cas justifiable.

Elle eût dû, selon nous, rappelant aux prêtres que le but qu’elle se proposait étant à la fois contraire à leurs intérêts propres autant qu’à leurs convictions, ils ne pouvaient qu’être, momentanément au moins, une cause incessante de troubles dont ils seraient peut-être eux-mêmes les premières victimes.

La Commune les eût en conséquence formellement invités à sortir de Paris dans un délai suffisant, bien qu’aussi court que possible, leur annonçant en outre que, trouvés dans la ville passé ce délai, ils seraient traités en ennemis et, comme tels, incarcérés à titre d’otages.

C’eût été non seulement le droit, mais le devoir de la Commune d’agir ainsi. C’eût été, à notre avis, plus digne et en même temps plus efficace que de laisser prendre, comme le firent ses agents, des mesures vexatoires à leur égard et de les emprisonner capricieusement, au risque, et sans véritable profit pour la sécurité publique, de soulever contre elle les récriminations de ceux mêmes qui eussent applaudi à une expulsion générale.

Pendant que ces choses se passaient dans Paris, le