Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 231 —

âge pour éviter la caserne, se retirèrent aussitôt. La Commune ne compta plus alors que des bataillons dont le maximum d’effectif n’alla jamais au delà de deux cent cinquante hommes, mais dont le plus grand nombre n’en compta généralement qu’une centaine au plus.

Pourquoi le citoyen Cluseret, qui alors les avait combattus, et avait pu en apprécier le courage, ne se souvint-il pas en 1871 que les plus énergiques défenseurs de l’insurrection de juin 1848 étaient précisément ceux qui avaient dépassé la quarantaine ?

Encore une fois ce malencontreux décret ruina complètement les forces vives de l’armée fédérée. Les opérations militaires n’ayant jamais pu reprendre un caractère d’offensive, jusqu’à l’entrée des Versaillais dans Paris, nous n’en retracerons les péripéties que dans ce qu’elles auront de commun avec certains actes destinés à caractériser les tendances générales de la Commune.

Le jour même où celle-ci courait un vrai danger de mort — le 3 avril — elle votait le décret suivant, qui détruisait une des plus solides assises de la vieille société :

La Commune de Paris

Considérant que le premier des principes de la République française est la liberté ;

Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ;

Considérant que le budget des cultes est contraire au principe, puisqu’il impose les citoyens contre leur propre foi ;

Considérant, en fait, que le clergé a été le complice des crimes de la monarchie contre fa liberté,

Décrète :

Art. 1er. L’Église est séparée de l’État.

Art. 2. Le budget des cultes est supprimé.

Art. 3. Les biens dits de main-morte, appartenant aux congré-