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nées des 3 et 4 avril, le nouveau délégué à la guerre, d’accord avec la commission exécutive, prit la résolution de se tenir sur la défensive et de s’attacher seulement à maintenir dans leurs positions les troupes fédérées qui occupaient, au nord-ouest, Neuilly, Levallois et Asnières ; au sud, les forts d’Issy, de Vanves, de Montrouge, de Bicêtre et d’Ivry, ainsi que les redoutes des Hautes-Bruyères, du Moulin-Saquet elles villages de Clamart et de Bagneux.

Le 7 avril, malgré l’affirmation contraire qu’en fit un peu trop emphatiquement le citoyen Bergeret, la barricade du pont de Neuilly, insuffisamment défendue comme nombre, était enlevée par les troupes versaillaises, après la mort du brave commandant Bourgoin g, tué par un éclat d’obus, et après une héroïque défense des fédérés.

Ceux-ci durent se replier — successivement jusque sous les fortifications de Paris, et les Versaillais s’avancèrent de ce côté jusqu’à environ deux kilomètres à peine du mur d’enceinte, position dont, malgré leur énergie, les soldats communaux ne put jamais depuis les déloger.

Le général Bergeret fut, en séance de la Commune, destitué de son commandement et, deux jours après, décrété d’arrestation. Il fut gardé à vue dans l’Hôtel-de-Ville même, ainsi que son collègue le citoyen Assi, qui avait été précédemment arrêté par mesure de sûreté et pour mettre fin à des menées qui ne furent jamais éclaircies bien nettement. Ce dernier fut du reste relaxé après une dizaine de jours de détention.

Cette arrestation du citoyen Bergeret fut causée, moins à cause de ses insuccès militaires, qu’à cause de ses prétentions à conserver, en opposition au général Cluseret, un commandement que rien ne justifiait plus, prétentions qui pouvaient compromettre gravement l’exécution des ordres du nouveau délégué à la guerre et à laquelle sa détention seule put mettre fin. — Elle ne dura d’ailleurs que le temps nécessaire pour donner