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maison au-dessus du rond-point de Courbevoie, sur le territoire de Nanterre.

Cette expression de coupable défenseur des droits du peuple, dont se sert en cette occasion l’auteur d’un livre qui n’est qu’une suite non interrompue d’attaques et de calomnies contre ceux qu’il appelle dédaigneusement des communeux, est le plus bel éloge qu’on puisse faire de Flourens, dont les actes ont pu être quelquefois critiqués avec raison comme intempestifs, mais dont le dévouement à la révolution sociale fut tellement incontestable, qu’il sut en arracher l’aveu, même à ses adversaires.

Le corps de ce soldat du Droit fut transporté à Versailles et exposé aux regards injurieux des habitants. De l’aveu même des journaux réactionnaires, grand nombre de dames furent se repaître de cet affreux spectacle, curieuses qu’elles étaient sans doute de contempler le visage d’un de ceux qu’on qualifiait de bandits des plus dangereux.

Du côté sud-ouest de Paris, la tentative des citoyens Eudes et Duval ne fut pas plus heureuse.

Bientôt mitraillés presqu’à bout portant par les batteries versaillaises, ils furent obligés d’abandonner les hauteurs de Meudon et de Châtillon et contraints de se replier dans les villages environnants.

Les forts de Vanves et d’Issy, mal pourvus des munitions nécessaires et impuissants à faire taire les batteries de l’ennemi, ne purent que soutenir la retraite des fédérés.

Partout les munitions de guerre et les provisions de bouche arrivèrent trop tard ou ne furent point dirigées sur les points qui en avaient besoin.

Le désarroi était au comble et la Commune fut et jour-là à deux doigts de sa perte. Le seul manque d’audace de la part des chefs de l’armée versaillaise, empêcha que cette déroute n’eût pour Paris des suites plus directement désastreuses.