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ment des généraux de la Commune, et aussi pour entretenir utilement l’ardeur des fédérés, ceux-ci devaient être conduits chaque jour aux différents tirs que la Commission militaire était également chargée d’organiser.

La Commission militaire avait de plus l’ordre de reformer immédiatement les batteries d’artillerie de la garde nationale, que M. Schœlcher s’était empressé de licencier après le 22 janvier, après qu’il eût fait descendre dans les caveaux de Notre-Dame les pièces dont il disposait.

Sans doute tout cela allait demander un délai de quelques jours, mais cela valait mieux, semblait-il, que d’aller se jeter à l’étourdie sur un ennemi ayant l’avantage d’un commandement militaire sérieux, et en somme beaucoup mieux discipliné.

Nos jeunes généraux ne le comprirent pas ainsi, et cédant à leur entraînement, autant au moins qu’à la généreuse impatience de l’armée communale, ils ne craignirent pas d’assumer sur eux la plus terrible des responsabilités, en ne tenant aucun compte des résolutions qui venaient de leur être signifiées par la majorité de la Commission exécutive.

Sans que la Commission exécutive et encore moins la Commune qui, réunie le soir même, leva la séance vers minuit seulement, eussent été averties de la résolution que les citoyens Eudes, Duval et Bergeret avaient définitivement arrêtée entre eux, contre toute espèce de droit et de bon sens, ceux-ci opérèrent leur sortie sur deux points à la fois, vers 4 heures du matin.

Le citoyen Bergeret, à la tête d’un corps de fédérés, et ayant sous ses ordres les citoyens Flourens et Ranvier, s’était dirigé sur Courbevoie et le Mont-Valérien, dont les abords avaient été subitement laissés libres par les troupes versaillaises, qui les avaient occupés toute la journée du 2. Les citoyens Eudes et Duval étaient sortis avec leurs corps respectifs par la