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sés dans toutes les grandes artères de la cité, et qui n’attendaient que le signal du départ.

Les membres civils de la Commission, au contraire, s’effrayèrent de jouer sur la seule carte de l’enthousiasme, non seulement l’avenir de la Commune, mais encore la vie de tant de braves défenseurs, dont le sang précieux pouvait être inutilement répandu. Sur l’avis à la fois sage et pratique qu’en formula le citoyen Félix Pyat, la majorité de la Commission exécutive, — c’est-à-dire la partie civile de ses membres — s’arrêta aux conclusions suivantes, qui furent formellement signifiées aux citoyens Eudes, Bergeret et Duval, ceux-ci, comme généraux, n’ayant plus que le strict devoir de s’y conformer.

Ces conclusions avaient été ainsi formulées par le citoyen Pyat :

Avant tout, les chefs de corps auront à remettre à la Commission exécutive :

1o Un état détaillé, et par bataillons, des forces placées sous leurs commandements respectifs ;

2o Un état d’armement de chacun des bataillons ;

3o Un état de situation, détaillé, de l’artillerie possédée par la Commune, ainsi que des affûts, trains et fourgons et matériel de rechange ;

4o Un inventaire de toutes les munitions de guerre et l’indication précise de tous les dépôts et poudrières où ces munitions sont renfermées.

Les généraux étaient de plus invités à organiser immédiatement, en faisant appel aux bras disponibles et en requérant les matériaux nécessaires, les ateliers de réparation d’armes et de charronnage, afin de remettre promptement en état le matériel de guerre qui avait besoin d’être réparé.

Enfin ils devaient encore s’assurer du service régulier des provisions de bouche, nécessaires aux combattants, et de leurs moyens de transport.

En attendant l’exécution de ces mesures indispensables et dont la rapidité était confiée à l’actif dévoue-