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Les fédérés, nous venons de le dire, demandaient qu’on les conduisit à Versailles, afin d’en finir au plus vite avec ce pouvoir qui venait de retrouver contre Paris une énergie et des moyens d’attaque bien supérieurs à ceux employés précédemment contre les Prussiens.

Mais, tout en reconnaissant que cet enthousiasme et cette résolution des fédérés dussent avoir une large part dans la possibilité de succès d’une sortie générale, encore fallait-il que les généraux improvisés qui les commandaient eussent, à défaut de capacités spéciales qu’il ne leur avait point été donné d’acquérir, au moins les qualités de prudence et d’organisation indispensables pour mener cette entreprise à bonne fin.

Sans doute la chose n’était point impossible. Nous avons appris, à n’en pouvoir douter, de la bouche même d’un officier versaillais, — après la chute de la Commune, — que la confiance de l’armée gouvernementale fut fortement ébranlée, lorsque, malgré tout le soin qu’on mit à le lui cacher, elle connut l’enthousiasme avec lequel s’étaient réunis les bataillons fédérés, à la seule nouvelle de l’engagement de Courbevoie.

La Commission exécutive se réunit à trois heures de l’après-midi pour aviser sur ce qu’il convenait de faire.

Les citoyens Eudes, Bergeret et Duval, à la fois membres de cette commission, et, en tant que généraux, membres aussi de la Commission militaire, assistaient à cette séance.

Les généraux de la Commune avaient au service de celle-ci un absolu dévouement, un incontestable courage, animé des plus ardentes convictions.

Mais, nous le répétons, ils manquaient absolument d’expérience pratique et de sens organisateur.

Ile tombèrent d’accord tous trois pour soutenir la nécessité de répondre aux vœux des bataillons, mas-