Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 215 —

gent, avant tout, d’organiser ta résistance pour le maintien des droits et la cité.

La bataille était donc engagée de par l’expresse et l’unique volonté de Versailles. — À Versailles donc et rien qu’à ce gouvernement, incombe la responsabilité des malheurs qui vont suivre et du sang qui sera répandu.

La Commune allait avoir à lutter, à l’extérieur, contre d’impitoyables adversaires[1], et à l’intérieur, contre toutes les réactions coalisées et ne dissimulant aucune des espérances de vengeances prochaines que leur laissaient entrevoir les succès de Versailles. — Enfin elle avait de plus en expectative l’intervention possible des Prussiens, auxquels le gouvernement était disposé à tout accorder, pour obtenir qu’ils se décidassent à rompre la neutralité qu’ils avaient jusqu’alors conservée.

Cette situation, presque inextricable, entraîna la Commune à l’emploi de moyens souvent en contradiction avec les principes qui lui avaient donné naissance. La faute en remonte absolument à ceux qui préférèrent la voir crouler dans le sang plutôt que de laisser s’installer un ordre de choses qui eût mis fin aux privilèges et aux brigandages sociaux qui sont à la fois la honte et le fléau des sociétés modernes.


  1. Le général marquis de Galiffet, dès le 3 avril au matin, lançait cette proclamation :

    « La guerre a été déclarée par les bandits de Paris.

    » Hier, avant-hier, aujourd’hui, ils m’ont assassiné mes soldats.

    » C’est une guerre sans pitié ni trêve que je déclare à ces assassins. J’ai dû faire un exemple ce matin ; qu’il soit salutaire ; je ne désire pas en être réduit de nouveau à une pareille extrémité.

    » N’oubliez, pas que le pays, que la loi, que le droit par conséquent sont à Versailles et à l’assemblée nationale, et non pas avec la grotesque assemblée de Paris, qui s’intitule Commune.

    » Le général commandant la brigade,

    » Galiffet. »