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n’eussent le droit de se soustraire aux conséquences onéreuses de la guerre, c’était d’une évidence que démontrait suffisamment le préambule du décret.

Mais le décret manquait d’équité en ce qu’il faisait bénéficier, au détriment de la justice, une foule de gens qui avaient non seulement continué leurs affaires durant le siège, mais qui avaient même profité de la situation et réalisé des bénéfices scandaleux et immoraux dans les circonstances.

Le citoyen Loiseau-Pinson, membre de la Commune pour le 2e arrondissement, avait proposé un projet tout aussi radical en principe, mais d’une pratique plus réelle à notre avis. — Ce projet faisait aussi remise des trois termes aux locataires. Mais il était complété par une mesure très juste et en même temps profitable aux intérêts communs. Il proposait qu’une enquête fût faite dans chaque quartier par un jury ad hoc afin qu’on pût dresser un état de tous ceux dont la guerre n’avait pas troublé le revenu (commerçants, industriels, rentiers et employés). Cette état dressé, ceux qui y auraient figuré auraient versé les deux tiers des sommes dues, dans les caisses de la Commune. Le troisième tiers devait être versé dans une caisse spéciale, destinée à indemniser les propriétaires dont les immeubles avaient été atteints par le bombardement.

Ce projet faisait ainsi bénéficier la collectivité de la Commune de sommes qu’il n’était pas plus juste d’attribuer à ceux que les rigueurs du siège n’avaient point atteints, qu’aux propriétaires qu’il n’y avait non plus aucun motif légitime de libérer des charges générales.

Malheureusement, suivant l’exemple donné d’abord par M. Tirard, puis ensuite par MM. Desmarest, Nast, Ferry, Murat, Boutellier, Marmottan, Albert Leroy, Brelay, Chéron, Adam, Méline, Barré, Rochard, et Robinet, M. Loiseau-Pinson donna également sa démis-