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reur jusqu’au 4 septembre 1870, commandait la première division de cavalerie[1].

Ces deux personnages avaient été certainement choisis par M. Thiers pour donner à la gauche parlementaire de sérieux gages de son ardent républicanisme !

Enfin le gouvernement avait averti les départements que « si jusque là il a temporisé pour éviter plus longtemps l’effusion du sang, il n’est pas resté inactif et les moyens de rétablir l’ordre n’en seront que mieux préparés et plus certains. »

De son côté, après avoir organisé ses commissions, la Commune régularisa ses travaux.

Il fut décidé qu’elle se réunirait tous les jours. Elle fixa à quinze francs par jour l’indemnité accordée à chacun de ses membres. Elle arrêta en même temps, au grand scandale des amateurs de gros traitements, que le chiffre maximum des appointements, dans l’administration communale, ne dépasserait pas la somme de six mille francs. Elle s’aliéna par là, il est vrai, beaucoup de jeunes bourgeois qui n’eussent pas mieux demandé peut-être que de lui offrir leurs services, mais qui, en face du maigre festin auquel elle les conviait, se retranchèrent derrière d’inébranlables convictions qui ne leur permettaient pas de servir un gouvernement d’insurgés.

Combien nous en vîmes de ces gens qui avaient gueusé quelque emploi auprès du gouvernement du 4 septembre — des insurgés, eux aussi, cependant — et qui venaient à notre tour nous étourdir du bruit de leur dévouement, dont ils espéraient tirer de gros profits sans danger !

Mais comme ils disparurent des couloirs de l’Hôtel-de-Ville qu’ils encombraient la veille encore, lorsque,

  1. Guerre des communeux de Paris, par un officier supérieur de l’armée de Versailles, pages 117 et 118.