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Paris, relations que Versailles était décidé à interrompre, et n’était-il pas dès lors indispensable que la Commune tentât de parer le coup que pouvait porter à sa sécurité l’entente diplomatique activement recherchée par M. Thiers avec les Prussiens ?

Ne fallait-il pas s’assurer de la liberté du trafic et des communications par la voie ferrée, et dès lors intervenir dans les agissements des compagnies, trop intéressées à se prêter à toute mesure ayant pour but d’isoler Paris et de ruiner ainsi la Commune par la base ?

Est-ce qu’il n’y avait pas lieu d’intervenir dans la perception des impôts, afin d’assurer à Paris la part qui lui en revenait ?

Est-ce que la conservation de tout le matériel administratif, à la guerre, aux travaux publics, à renseignement ; est-ce que tous les documents judiciaires de toute nature n’intéressaient pas Paris autant que la province ? Fallait-il abandonner au hasard les bibliothèques publiques, les musées et les collections publiques.

Est-ce qu’après avoir dépouillé Paris de ses ressources pécuniaires, Versailles n’eût pas tenté, si on n’y eût rais ordre, de s’emparer de toutes les richesses dont Paris a payé sa part comme tes départements[1] ?

Est-ce que l’administration de Paris n’a pas été jusqu’ici tellement identifiée à celle du pays tout entier, qu’il fût impossible de dresser seulement un état de situation de la Commune sans recourir aux documents relatifs à l’administration générale ?

Il fallait être vraiment bien étranger aux notions les plus élémentaires d’administration politique et financière, pour s’imaginer de faire un crime à la Commune

  1. La Commission de travail et d’échange dut faire un jour occuper militairement les bureaux de vérification des poids et mesures, tient les titulaires, non contents de ne plus fonctionner, au grand détriment des intérêts commerciaux, tentaient de plus d’expédier à Versailles le matériel d’un assez grand prix et qui était une propriété exclusivement communale.