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cession à ce sujet. La Commune dut donc déléguer définitivement le citoyen Theisz à la direction des postes. — Le nouveau directeur débuta dans ses fonctions par une proclamation dans laquelle il expliquait aux intéressés les circonstances qui venaient de donner lieu à sa nomination[1]. Grâce à son intelligence pratique et à son activité, ainsi qu’au zèle qu’y apportèrent un grand nombre de petit employés, demeurés fidèles à leurs devoirs, le service postal pour Paris et la banlieue put être rétabli deux jours après son inique et brutale suppression.

À ce propos, nous croyons utile de rectifier ici une accusation trop légèrement répétée confi e la Commune, même par ceux qui, sans être ses partisans avérés, lui furent cependant favorables dès le début.

Le Comité central s’étant emparé des différents ministères abandonnés par le gouvernement et, plus tard, la Commune ayant créé des Commissions correspondant à ces ministères, on en prit texte pour accuser le Comité central et la Commune de mentir à leur programme purement communal et de s’être ingérés sans droit dans l’administration nationale.

Cette accusation très explicable de la part des adversaires quand même de la Commune, ne se comprend guère, venant de la part de gens sérieux et de bonne foi.

Était-ce donc la faute du Comité central et de la Commune, si le gouvernement de Versailles avait fait le vide dans ces ministères ?

Au nom même des intérêts des départements qu’on sacrifiait à de cruelles rancunes contre Paris, fallait-il laisser à l’abandon ces administrations, ainsi que leurs archives et tous les documents concernant les intérêts nationaux ? Ne faillit-il pas sauvegarder, dans la mesure du possible, les relations des départements avec

  1. Voir aux pièces justificatives, XV.