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CHAPITRE IV.

Situation générale de Paris. Action de la Commune jusqu’au 2 avril.


Paris mis en interdit par Versailles. — Les Parisiens traités comme les Albigeois. — Suppression du service postal. — Versailles se fortifie. — La Commune trouve difficilement son personnel. — Abolition de la conscription. — Décrets sur les loyers. — Les membres de la Commune ont trop d’attributions. — Projet de décret sur la presse et le droit de réunion. — Les Versaillais attaquent les fédérés.

Un certain apaisement s’était fait dans les esprits depuis les élections communales.

Seins doute les adversaires acharnés de la veille n’étaient point devenus de sincères partisans de la Commune et continuaient en dessous les hostilités qu’ils avaient commencées contre elle dès le 18 mars. Mais, soit par habitude de respect pour les décisions du suffrage universel[1], soit qu’ils attendissent que la Commune leur fournît d’elle-même une occasion de recommen-

  1. 230,000 électeurs sur 480,000 inscrits avaient pris part au scrutin. C’était 70,000 de moins qu’aux élections du 8 février pour l’assemblée nationale. — Sur le chiffre des votants au 26 mars, 63,000 contre 167,000 avaient voté contre les partisans du mouvement. Quant à l’écart de 78,000, existant en faveur des élections du 8 février contre celles du 26 mars, cet écart doit être diminué de la garnison de Paris, des gardes républicains, des sergents de ville, de tous les employés qui avaient rejoint le gouvernement, et enfin des éternels francs-fileurs qui, comme après le 4 septembre, s’étaient enfuis de Paris dès le lendemain du 18 mars. — On peut donc évaluer seulement à 30,000 le chiffre des abstentions systématiques.