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avaient certainement eu en vue de subordonner l’action militaire à l’action civile, tandis qu’au contraire ils voyaient poindre dans le Comité central la prétention de primer la Commune, en affectant de la protéger.

Après avoir commis dans sa première séance la faute de paraître accepter — ne fût-ce que pour une minute — sa subordination au Comité, la Commune, dans les explications qui furent échangées à sa seconde séance, avec les délégués du Comité central, commit l’imprudence plus sérieuse encore de laisser percer devant ces délégués le dépit qu’elle éprouvait de cette fausse situation, sans leur signifier nettement qu’elle entendait y mettre fin.

Cette nouvelle faute ne renseigna que trop le Comité sur le secret de sa propre force et, s’emparant de cette découverte, il commença contre la Commune une guerre sourde, mais d’autant plus terrible, et dont les effets contribuèrent pour une large part à amener la chute de celle-ci.

Sans le contrepoids d’une forte organisation civique, capable de rectifier les prétentions du Comité central, celui-ci ne pouvait qu’être un incessant danger pour la puissance civile. La Commune y succomba pour n’avoir pas su le comprendre.