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deux principales assises sur lesquelles doit reposer votre Commune, il nous partit indispensable de vous faire connaître quels sont les points sur lesquels nos travaux vont tout d’abord porter pour asseoir solidement le triomphe définitif de votre révolution communale.

Nous commençons par déclarer que la Commune de Paris est toute prête à faire un pacte d’alliance avec toute commune qui nous enverra son adhésion, et que nous hâterons de tous nos efforts la constitution de la fédération des communes de France.

Au moyen d’une convocation spéciale, aussi prompte que possible, des délégués des associations ouvrières, de la Chambre de commerce, des Chambres syndicales, des directeurs de la Banque de France et des chefs d’entreprise de transports, nous allons rechercher les moyens d’assurer le travail et l’échange, sans lesquels il n’est pour les sociétés ni paix ni liberté.

Cette convocation aura de plus pour objet de jeter les bases d’une association de statistique générale, destinée à fournir les éléments de la solution pratique du problème social, posé par notre siècle et que, sous peine d’épouvantables cataclysmes, il importe de résoudre aux sociétés européennes.

Nous en appellerons également aux délégations ouvrières et aux délégations du commerce et de l’industrie pour résoudre d’urgence les questions d’échéances et de loyers dont l’assemblée de Versailles n’a ni su ni voulu trouver l’équitable solution.

Enfin nous allons prendre les mesures nécessaires pour la réorganisation immédiate des services municipaux, par la nomination de commissions provisoires, jusqu’à la refonte complète de ces services, d’après un système plus en harmonie avec nos institutions communales et qui sera ultérieurement présenté à votre adoption.

Tel sera, citoyens, l’objet de nos premiers travaux, afin de rendre à la grande cité parisienne la sécurité indispensable à la garantie de ses droits et de ses intérêts.

Pour arriver à ce résultat, votre concours à tous nous est indispensable.

Que partout donc s’ouvrent vos réunions populaires. Des ordres seront donnés pour que tous les locaux dont la ville de Paris pourra disposer vous soient livrés.

Nous comptons sur votre énergique appui pour traverser la crise suprême au bout de laquelle nous trouverons sans retour la liberté.

Comptez sur notre entier dévouement.

Vive la République ! Vive la Commune !