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nécessaire dans l’intérêt de la cité, sauf à rendre un compte immédiat de son action à la prochaine séance de la Commune.

La nomination des citoyens Eudes, Duval et Bergeret, déjà membres de la Commission militaire, comme membres de l’exécutive, fut une véritable faute, puisqu’ils se trouvaient dans cette situation de se devoir donner des ordres à eux-mêmes en même temps que, comme membres de la Commission exécutive, ils avaient à contrôler l’exécution de ces ordres.

Cette situation fausse eut, ainsi que nous le verrons plus loin, de désastreuses suites lors de la journée du 3 avril.

La Commune décida ensuite que tous ses arrêtés porteraient cette signature impersonnelle : La Commune de Paris.

Cette décision fut un des actes les plus politiques de la Commune. Celle-ci indiquait par là que le temps des gouvernements personnels était fini, en même temps qu’elle donnait ainsi à chacun de ses actes un caractère collectif qui rendait tous ses membres solidaires de l’exécution des mesures prises en commun.

Mais en rejetant toute publicité de ses débats, l’anonymat de sa signature donnait à la Commune un cachet de puissance occulte, imposant sa volonté aux dissidents dont elle avait l’air de fouler aux pieds la conscience. — Supposition toute gratuite il est vrai, mais que ne manquèrent pas d’exploiter contre elle et avec leur bonne foi ordinaire, les adversaires de tous ordres.

Enfin l’ordre du jour de cette deuxième séance appela la lecture du projet de proclamation que, la veille, les citoyens Ranc, Lefrançais et Vallès avaient été chargés de préparer et dans lequel ils devaient indiquer le rôle que la Commune allait s’attribuer.

Ce projet était ainsi conçu :