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INTRODUCTION

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Lutte entre l’autorité et le droit. — Erreur sur laquelle repose le suffrage universel. — Que doit être le gouvernement ? — Les républicains en 1848 pris au piège par M. de Girardin. — Il faut transformer les conditions sociales dans lesquelles s’exerce le suffrage. — L’autonomie communale seule peut opérer cette transformation.


Depuis 1789, notamment, la France se débat entre deux termes opposés qui expriment tout le passé et aussi tout l’avenir des sociétés modernes.

Ces deux termes sont Autorité et Loi, c’est-à-dire, d’un côté l’arbitraire dans le pouvoir, de l’autre, la Justice dans le Droit, dont la Loi doit devenir la garantie pour tous, au lieu d’en demeurer la restriction au profit de l’autorité, et conséquemment au détriment de l’ordre social véritable.

L’idée religieuse, dont nous sommes encore imbus, reconnaissait ; — dans l’ordre politique — au souverain seul et élu par Dieu, la mission de répartir les droits des citoyens ou plutôt des sujets. — Il va sans dire, dès lors, que le répartiteur n’ayant de comptes à rendre de sa mission qu’à la Divinité ou à son délégué — le prêtre — les droits des sujets étaient réduits au minimum possible, si même ils n’étaient le plus souvent confisqués au profit du souverain, du prêtre et de leurs agents les plus dévoués.