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acharné du Comité central ; celui qui eût le plus désiré pouvoir massacrer « les émeutiers et les assassins du 18 mars, » après avoir eu l’impudeur de se faire élire membre de la Commune, surprenant la bonne foi de ses électeurs, prétendait que ceux-ci ne lui avaient donné d’autre mission que d’administrer sous la surveillance du préfet de police, comme le voulait le projet de loi Picard !

C’était, en vérité, ou de la démence ou de la provocation.

C’était surtout, et malgré les souhaits de réussite que M. Tirard fit ironiquement à la Commune, un signal de désertion donné à ceux de ses anciens collègues des Municipalités, élus comme lui, signal auquel ceux-ci ne manquèrent pas d’obéir, en donnant à leur tour leur démission, basée sur les mêmes motifs et insultant ainsi à l’intelligence de ceux dont ils avaient sollicité les suffrages.

La déclaration de M. Tirard au sein de la Commune souleva de nombreuses protestations. On lui reprocha avec véhémence et non sans raison, le défi qu’il venait de jeter. Un membre de l’assemblée, le signataire de cette étude, proposa même qu’on n’acceptât pas cette démission et qu’on annulât simplement l’élection de M. Tirard, puisque, de l’aveu de celui-ci, il y avait doute sur la nature du mandat.

Cette proposition fut accueillie, et, à la majorité, l’élection fut considérée comme nulle. Le défaut de publicité des séances de la Commune empêcha que cette décision fût connue du public, et M. Tirard passa pour démissionnaire alors que son élection était simplement invalidée. Et malgré qu’il eut donné à entendre le contraire quelques jours avant à Versailles, M. Tirard put vérifier qu’il lui fut au moins aussi facile de sortir de l’Hôtel-de-Ville que d’y entrer.

La première question dont fut saisie la Commune, fut de savoir si ses séances seraient ou non publiques.