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C’était instituer et consolider définitivement la République ; c’était enfin et sérieusement cette fois, couronner l’édifice politique et social dont nos pères ont jeté les fondements en 1789-93.

Que de telles règles fussent observées par la Commune, elle devenait invincible. Mais, et au risque de déplaire à nos amis, nous ne craindrons pas de le dire ici, c’est bien plutôt parce qu’elle n’a pas été fidèle à ce programme qu’à cause des forces militaires supérieures qu’elle a eues à combattre, que la Commune doit seulement attribuer sa chute.

Ainsi, durant ses huit jours de pouvoir, le Comité central, à force de sang-froid, d’énergie et d’une habileté d’autant plus surprenante que ses membres étaient jusqu’alors restés étrangers aux intrigues politiques de nos mouvements précédents ; le Comité, disons-nous, avait su mener à bien l’œuvre qu’il avait entreprise, de restituer à Paris le pouvoir de gouverner lui-même ses propres affaires, pouvoir qu’avaient tenté de lui arracher ceux-là même qui n’avaient fondé leur fortune politique qu’en le revendiquant durant quinze années sous l’empire.

Les délégués du peuple, dans leur honnêteté, avaient été plus forts que tous les faiseurs politiques, dont les intrigues étaient venues échouer devant l’inébranlable fermeté de ceux qu’ils appelaient dédaigneusement des c inconnus sans mandat » !

Pourquoi faut-il que ces « inconnus » n’aient pas su conserver ce même désintéressement et cette même abnégation après l’installation de la Commune ? Que de malheurs eussent alors été évités !

Nous sommes personnellement bien désintéressé dans l’appréciation que nous faisons ici de la remarquable conduite politique du Comité central, du 18 au 20 mars.

Nous en devons faire l’aveu, nous sommes de ceux qui, jusqu’au 20 mars, c’est-à-dire 48 heures après la révolution accomplie, ne regardèrent qu’avec une in-