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Cette ambitieuse, proposition fut renvoyée i la Commission d’initiative parlementaire, qui, à la séance du 27 mars, fit adopter par l’assemblée cette conclusion : Il n’y a pas lieu de prendre en considération la proposition de M. Louis Blanc.

La platitude des maires et des députés républicains reçut ainsi sa récompense.

Combien autrement élevées étaient en ce moment les préoccupations des « gens de l’Hôtel-de-Ville » !

Dans une adresse que contenait l’Officiel du 25 on rappelait aux citoyens que Paris, après avoir constitué sa Commune, « laissant au gouvernement central l’administration générale, la direction politique du pays », mais désormais seul arbitre de ses destinées, « pourra enfin décider lui-même quelles sont les mesures qui permettront au plus tôt, sans froissements et sans secousses, d’amener la reprise des affaires et du travail. »

Plus loin, on rappelait encore aux Parisiens cette grande vérité, trop méconnue par tous, que « la République ne vit ni de fantaisies administratives coûteuses, ni de spéculations ruineuses, mais de liberté, d’économie, de travail et d’ordre » et « qu’aucune question concernant les intérêts de la cité ne peut être abandonnée aux caprices d’un pouvoir qui n’obéit le plus souvent qu’à l’esprit de parti », mais que toutes devaient être réglées par les représentants de la Commune, « soutenus par leurs concitoyens, toujours appelés, toujours entendus. »

C’était bien là le programme dés socialistes, qui, depuis le 4 septembre notamment, poursuivaient de tous leurs efforts la constitution de la Commune. Déduire l’action du pouvoir communal à un simple rôle d’exécution des contrats librement débattus devant lui par les parties intéressées, et ne rien laisser à la fantaisie ni au caprice du législateur, c’était entrer de plein pied dans la pratique de li démocratie véritable.