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rondissement) avait été transformée en un véritable arsenal. Des mitrailleuses en assez grand nombre y avaient été amenées et tout y était préparé pour la lutte que que M. Tirard et ses amis étaient impatients d’engager.

Tout le périmètre de cet arrondissement était soigneusement gardé et on ne pouvait le franchir qu’avec de grandes difficultés.

Le 23 mars, une petite affiche blanche, placardée à profusion dans Paris, et signée Tirard, Dubail et Héligon, apprenait à la garde nationale qu’elle toucherait sa solde seulement à la mairie du 2e arrondissement, où se trouvaient les fonds destinés à ce service et à la disposition exclusive des « maires issus du suffrage universel. » — Enfin, le 21 mars, le sieur Queyauvillers, ex-chemisier de l’empereur et connu comme bonapartiste, était nommé, sur la proposition de M. Chéron, adjoint au maire du 2e, chef de la légion de cet arrondissement.

Ces Messieurs, on le voit, avaient tout organisé pour amener la guerre civile dans Paris. Mais toutes |ces menées avortèrent aussi misérablement que le but en était exécrable.

L’amiral Saisset ayant congédié « ses troupes[1], » les deux municipalités résistantes durent enfin céder, et le 25 au soir, les bataillons qui les gardaient fraternisèrent avec les bataillons fédérés, envoyés de l’Hôtel-de-Ville pour occuper, militairement s’il le fallait, les mairies du Louvre et de la Banque.

Cette journée avait donc été pleine d’anxiété, car ennemis et amis du Comité central, tous comprenaient qu’elle allait être décisive, et que d’heure en heure le sang pouvait couler dans les rues de Paris.

Dans l’après-midi — vers 5 heures — on apprit enfin qu’un certain nombre de députés et les maires s’étaient mis d’accord avec l’Hôtel-de-Ville, et que les élections communales restaient définitivement fixées

  1. Un pou moins de 1, 000 hommes !