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Ils savaient bien pourtant, eux, ces purs, ces loyaux, que l’assemblée n’avait encore pas même commencé la discussion du projet de loi sur les échéances, présenté par leur collègue, l’infortuné Millière.

Ils savaient bien aussi la teneur du projet de loi présenté par M. Picard, et ce qu’il offrait de garanties concernant les franchises municipales de Paris.

Devant une manœuvre à la fois aussi misérable et aussi puérile, les adversaires même du Comité central haussèrent les épaules de mépris et la fameuse proclamation demeura nulle et sans effet.

M. le vice-amiral et ses complices en furent pour leurs frais et l’infamie dont les couvrit l’emploi d’un tel procédé.

Les quelques gardes nationaux qui s’étaient rendus à l’appel qu’on leur avait fait pour « rétablir l’ordre dans Paris » durent être renvoyés dans leurs foyers le 25 mars.

La trahison méditée à l’égard des Parisiens n’avait pu s’effectuer.

Les maires et les députés se décidèrent enfin, de leur côté, à faire un pas en avant vers le Comité central. Des pourparlers s’ouvrirent au sujet des élections qui, malgré toute opposition, furent décidément acceptées et maintenues pour le 26.

Il était impossible, en effet, de différer plus longtemps les élections communales qui, seules, pouvaient mettre un terme aux dangers de guerre civile qui se représentaient chaque jour dans Paris.

Les municipalités désertées par la plupart des élus des 5 et 7 novembre avaient été successivement occupées par les adhérents à la Fédération.

Seules, les mairies du 1er et du 2e arrondissement résistaient encore, gardées qu’elles étaient par quelques bataillons non fédérés, et dirigées par MM. Adam et Tirard, décidés à s’opposer, même par les armes, aux élections communales.

Le bruit courait que la mairie de la Banque (2e ar-