Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 164 —

fils du sénateur sous l’empire ; de Coëtlogon, ex-préfet impérial, et Henri de Pêne, écrivain figariste, tous trois membres de la société des Gourdins réunis, fondée dans la dernière année de l’empire, et sous les inspirations du Figaro.

Cette colonne s’avança rue de la Paix, prétendant s’emparer de l’État-major de la garde nationale. Les cris qui sortaient de ses rangs — Vive l’ordre ! À bas le Comité ! — ne laissant aucun doute sur ses intentions, les gardes fédérés s’opposèrent à ce qu’elle pénétrât sur la place Vendôme. — Les manifestants tirent quelques coups de revolver sur les fédérés. Les citoyens Wahlin et François du — 215e bataillon, 7e compagnie, sont tués ; huit autres sont blessés[1]. Devant cette agression, les fédérés ripostent par une décharge, et plusieurs amis de l’ordre sont frappés à leur tour.

On cite entre autres le vicomte de Molinet qui fut tué et M. Henri de Pêne assez grièvement blessé.

Des revolvers, des cannes à épée laissés sur la place par les assaillants mis en fuite, témoignèrent des intentions pacifiques de ceux-ci. Si l’on en eût pu douter un seul instant, les circulaires adressées le matin même de cette manifestation sont de nature à ne laisser aucune hésitation à ce sujet[2].

La plupart des journaux reconnurent que ce conflit regrettable résultait d’incidents fortuits. L’assemblée nationale n’en persista pas moins à traiter de plus belle le Comité central et la garde nationale parisienne de ramassis de brigands et d’assassins.

Tout est permis, et même glorifié, contre le peuple ; mais si celui-ci, usant de sa force et à bout de patience, vient à se défendre et terrasse ses adversaires, une clameur générale s’élève contre sa rébellion et ce qu’on est convenu d’appeler « ses excès. » Ainsi le veut le

  1. Leurs noms figurent à l’Officiel du 25 mars.
  2. Voir aux pièces justificatives, IX.