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à démontrer au comité central de cette association que, partageant les principes politiques professas par l’Hôtel-de-Ville, il fallait se rallier au comité de la garde nationale, qui, après tout, représentait la République contre Versailles, dont les sentiments monarchiques étaient suffisamment avérés.

Nous nous heurtâmes à ce préjugé que, les membres du Comité central « n’étant pas connus, » il n’y avait pas lieu de se déclarer en leur faveur.

Il en fut autrement du comité des 20 arrondissements, connu sous le nom de Comité de la Corderie, qui, réuni en séance le 21 mars, après avoir entendu les loyales explications du citoyen Malon[1] sur les craintes qu’il manifestait de voir de nouvelles journées de Juin ensanglanter Paris, prit la résolution suivante :

La réunion des délégués des 20 arrondissements décide qu’elle accorde son plein concours au Comité fédéral de la garde nationale, siégeant à l’Hôtel-de-Ville ;

Qu’elle l’engage à persister dans la résolution de procéder le plus tôt possible aux élections de l’administration communale ;

Elle donne mandat à ses délégués de tout faire pour que ce but soit poursuivi d’ensemble par le Comité central, la députation parisienne et les Municipalités.

Sont, nommés délégués, les citoyens : Lefrançais, Theisz, Ch. Beslay, Régère, Pierre Denis, Th. Ferré, Dumont, Vaillant, Camélinal et Eugène Gérardin[2].

L’assemblée chargea de plus ses délégués de demander la mise en liberté immédiate du général Chanzy, — qui venait d’être arrêté passant par Paris pour se rendre à Versailles — sous la seule réserve qu’il donnerait sa parole d’honnenr de ne pas prendre de commandement contre Paris[3].

  1. Adjoint au 17e arrond. et député de la Seine, démissionnaire.
  2. N’a rien de commun avec le citoyen Ch. Gérardin du 17e arrond. qui acquit plus tard une certaine notoriété au sujet de l’affaire Rossel.

    Eugène Gérardin lut élu membre de la Commune par le 4e arrond.

  3. Voir le Cri du Peuple du 23 mars 1871.