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les présidents de droit[1]. Il ne manquait à ce projet de loi, aussi insensé qu’insultant pour Paris, que d’exiger que tout candidat à ce glorieux conseil fit partie de la police à un titre quelconque.

Telle était la récompense promise par MM. les maires et les députés aux citoyens de Paris, en retour de la patience à laquelle ils étaient conviés !

Et cette adresse portait les noms de gens que Paris avait acclamés le 8 février comme les plus énergiques défenseurs de la République et des principes démocratiques ! (MM. Louis Blanc, Schœlcher, Peyrat, Ed. Adam, Floguet, Martin Bernard, Langlois, Lockroy, Farcy, H. Brisson, Greppo et Edgar Quine.)[2].

Ces manœuvres et les tiraillements qui en résultaient, forcèrent le Comité central à ajourner d’abord au 23, puis enfin et comme dernier délai, au 20 mars les élections premièrement fixées au 22.

Cependant et dès le 19 mars, les diverses associations républicaines de Paris s’étaient réunies pour aviser, elles aussi, sur la conduite qu’elles devaient tenir en présence des événements. À l’exception des groupes exclusivement composés de travailleurs, ces associations politiques modelèrent généralement leur tenue d’après celle des maires et des députés.

D’inutiles efforts furent employés notamment pour entraîner dans le mouvement la société des Défenseurs de la République, créée après le 31 octobre, et qui, par son organisation, se rapprochait le plus du principe fédératif dont le 18 mars avait arboré le drapeau.

En vain, avec quelques amis, nous nous attachâmes

  1. Nous doutons fort que M. Picard, qui n’a dû sa fortune politique qu’à sa spécialité de défenseur des franchises municipales parisiennes, sous l’empire, eût recueilli beaucoup de suffrages dans sa circonscription si, en 1857, il eût présenté ce projet à ses électeurs comme l’idéal du but que poursuivaient ces derniers en l’honorant alors de leurs votes.
  2. À l’honneur des citoyens Lockroy et Floguet, nous devons dire cependant qu’ils donnèrent quelques jours après leur démission de députés.