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Comité central avait le droit incontestable d’y pourvoir.

Malgré l’affirmation contenue dans la circulaire aux départements[1], dans laquelle on relatait que 40,000 hommes de troupe étaient massés à Versailles et prêts à marcher sur Paris, sous les ordres du général Vinoy — ancien complice de Bonaparte — il est certain qu’il ne se trouvait alors dans cette ville que des troupes démoralisées, sans commandement sérieux, et qu’il eût été facile au Comité central d’imposer an gouvernement de s’éloigner à une distance suffisante pour que Paris n’en pût être inquiété.

Mais en présence des incertitudes créés dans l’opinion parisienne, par la défection des maires et des députés, le Comité central ne se crut point assez fort pour répondre aux vœux des bataillons les plus dévoués qui voulaient pousser jusqu’à Versailles, et il se contenta de prendre possession des forts d’Ivry, de Bicêtre, de Montrouge, de Vanves et d’Issy que les Prussiens venaient d’évacuer par suite de l’acceptation des préliminaires de paix.

À cette occasion, le Comité central commit une faute impardonnable, dont la responsabilité lui incombe tout entière et qui ne contribua que trop aux revers militaires dont la révolution communaliste ne tarda pas à être frappée.

De tous les forts à l’ouest de Paris, le plus redoutable pour la cité est le Mont-Valérien, à cause de sa situation plus élevée et du vaste rayonnement de ses feux. Il était donc de première importance qu’on s’assurât de sa possession pour se garantir de toute attaque de Versailles et aussi pour protéger l’offensive qu’on pouvait prendre sur cette direction, qu’il commande absolument.

Dans le désarroi qui suivit la fuite du gouvernement, il eût suffi certainement qu’on envoyât deux ou trois

  1. Voir aux pièces justificatives, VIII.