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à la transaction consentie d’abord par le Comité central, notre avis est qu’en cette circonstance ils avaient assez de motifs de suspicion à l’égard des Municipalités pour avoir le droit de le faire.

Et quelle était d’ailleurs la nécessité d’un tel arrangement ?

Le meilleur moyen d’empêcher le Comité central de manquer aux promesses contenues dans ses deux premières proclamations, n’était-il pas de le prendre au mot et de se hâter de procéder aux élections communales ? — Or, les maires avaient en main les moyens matériels d’y procéder sans délai.

Grâce aux élections du 8 février et aussi à l’organisation des Comités d’arrondissement, avec lesquels les maires pouvaient s’entendre pour la distribution des cartes et le dépouillement du scrutin, l’exécution pouvait être aussi rapide et aussi sûre que possible.

Mais, nous venons de le voir, la majorité des Municipalités avait surtout en vue de temporiser pour permettre au gouvernement de rentrer en vainqueur dans Paris.

Prétextant donc du refus opposé au Comité central par les Comités d’arrondissement, MM. les maires déclarèrent qu’ils se refusaient à reconnaître le Comité central et à se prêter aux opérations électorales fixées au 22.

Et afin de rendre les élections impossibles, un grand nombre d’entre eux ne craignirent pas de s’arroger le droit de soustraire — nous dirions volontiers de voler — les listes et les fiches électorales appartenant aux mairies !

Puis, fidèles imitateurs du gouvernement, quelques-uns d’eux — M. Vautrain du 4e arrondissement, par exemple — quittèrent leur administration après avoir désorganisé les services et sans même rendre de comptes de leur gestion[1].

  1. Voir aux pièces justificatives, VII.