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toyens Assi, Varlin, Ranvier et Lullier, étaient les seuls dont on connut réellement les tendances, et dont la participation aux événements accomplis notamment depuis le 4 septembre fût avérée.

Le citoyen Assi était connu pour sa participation à la grève du Creuzot et l’importance plus apparente que réelle du rôle qu’il y avait joué.

Le citoyen Varlin était depuis longtemps un des membres les plus influents, les plus intelligents et les plus dévoués de l’Internationale.

Le citoyen Ranvier, travailleur bien connu des réunions publiques, dans lesquelles sa parole honnête et convaincue lui avait valu une influence légitime, était de plus connu comme ayant été une des victimes les plus persécutées par les gens du 4 septembre, à propos de sa participation à la journée du 31 octobre.

Enfin le citoyen Lullier s’était fait remarquer par l’énergie de ses attaques contre divers souteneurs de l’empire, et si ses actes avaient parfois dénoté un certain manque d’équilibre et de jugement, au moins n’avait-on aucune raison alors de suspecter sa bonne foi et la loyauté de ses convictions républicaines.

Quant aux autres membres du Comité, signataires des proclamations, connus sans doute du milieu électoral qui les avait investis de leur mandat, leur signature venait seulement de révéler leur existence aux groupes les plus avancés du parti socialiste dont ils étaient complètement ignorés.

Cette absence de notoriété était, il en faut convenir, un obstacle peu facile à surmonter chez un peuple qui ne connaît encore que de nom seulement le gouvernement impersonnel et qui de longtemps encore, nous le craignons, préférera se laisser gouverner par des individualités, plutôt que de se guider lui-même au moyen de l’idée.

Grâce à l’intelligence de certains des membres du