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élus sans distinction de grade et vingt chefs de bataillon.

Ce fut le 13 mars seulement que l’organisation de la fédération fut acceptée définitivement au Wauxhall, en présence des délégués de 215 bataillons adhérents, ainsi que le constatèrent les pouvoirs réguliers que les délégués durent exhiber avant d’être admis à voter.

Ces statuts votés et acceptés furent immédiatement communiqués à tous les journaux qui les publièrent généralement dès le lendemain.

Telle était cette organisation fédérative de la garde nationale de Paris, qu’on ne craignit pas malgré cela de qualifier de société secrète, feignant d’oublier, outre le nombre de ses adhérents, le publicité donnée aux séances des assemblées générales, dont les résolutions et jusqu’aux statuts avaient été communiqués à la presse !

Mais, les travailleurs étant en majorité dans les bataillons, il se trouva que la plupart des élections au Comité central portèrent sur des noms presque tous inconnus à ceux qui, jusqu’alors, considéraient la direction des affaires politiques comme étant de leur domaine exclusif.

Ce ne fut pas le moindre crime du Comité central aux yeux de la bourgeoisie républicaine, et cette dernière ne le lui pardonna jamais.

Et de fait, eu égard aux traditions en usage, il était assez étrange en effet, de voir, le 19 mars, les destinées de la République et de la nouvelle révolution qui venait de s’accomplir, aux mains de quatre-vingts citoyens dont quelques-uns seulement étaient connus dans les divers groupes qui s’étaient trouvés mêlés aux mouvements politiques antérieurs.

De tous les signataires des premières proclamations du Comité central, installé à l’Hôtel-de-Ville, les ci-