Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 144 —

et celles dans lesquelles le Comité central de la garde nationale venait de franchir le perron du palais populaire, et qu’on juge de la valeur d’origine des uns et des autres.

Nous affirmons qu’à moins de remonter au droit divin, nul autre droit depuis 1789, y compris 1830 et 1848, ne fut aussi légitime que celui au nom duquel le Comité central succéda au gouvernement de M. Thiers (reliquat du 4 septembre) qui venait de quitter Paris.

Et tout d’abord, qu’était-ce que ce Comité central de la garde nationale ?

Pour éviter l’inutile et fastidieuse répétition de détails reproduits déjà, nous ne pouvons qu’engager le lecteur à recourir au travail de MM. Lanjalley et Corriez, déjà cité dans la préface de notre étude[1]. — Nous nous contenterons d’analyser succinctement son origine, sa composition et le but en vue duquel il avait été formé.

L’origine du Comité était toute récente : elle datait du 24 février.

Connue d’abord sous le nom de Fédération de la garde nationale, cette association avait été fondée uniquement en vue de resserrer, dans la garde nationale, les liens formés sous le siège, et d’en solidariser tous les membres, afin de constituer une force qui put au besoin défendre la République des attaques que celle-ci allait sans doute avoir à subir de la part de tous les partis monarchiques coalisés.

Mais pour éviter qu’on pût accuser cette organisation de n’exprimer que la volonté « de quelques meneurs » (style consacré), on lui avait donné pour base le suffrage universel et pour correctif la révocabilité permanente.

Toutes les compagnies de la garde nationale parisienne avaient été invitées à envoyer chacune un de

  1. Histoire de la Révolution du 18 mars.