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darmerie, successeur à ce poste de M. Cresson, avocat, choisi par le gouvernement du 4 septembre, après la journée du 31 octobre, pour exécuter les basses-œuvres réactionnaires de MM. J. Favre et consorts, mais jugé de trop peu de courage pour servir utilement dans l’action qu’on méditait d’entreprendre.

Dans la nuit du 15 au 16 mars, et pour tâter le terrain seulement, un corps assez nombreux de gardes de Paris à cheval sortit île la caserne des Célestins, — située près le Grenier d’abondance — et se dirigea vers une heure du matin sur la place des Vosges (ancienne place Royale) qui servait de parc provisoire à l’artillerie de la garde nationale des 3e et 4e arrondissements.

Mais la vigilance des sentinelles ne permit pas l’accomplissement du coup de main, et les gardes de Paris, ne se jugeant pas en nombre pour soutenir la lutte, durent se retirer.

Quelques heures plus tard, les pièces étaient transportées rue Basfroid — dans le quartier de la Roquette — pour éviter toute nouvelle surprise, la place des Vosges pouvant être très facilement investie.

Cette première tentative avortée, il fut alors résolu par les membres du gouvernement présents à Paris, qu’on agirait à la fois sur tous les points où se trouvaient les parcs improvisés par la garde nationale (notamment sur Belleville et Montmartre).

Le gouvernement comptait sur la garnison de Paris qui, en prévision de ces faits, et par permission des Prussiens, avait été portée à 40,000 hommes, non compris la garde de Paris, les anciens sergents de ville, — appelés maintenant gardiens de la paix publique, — qui avaient été armés de chassepots et de revolvers ; enfin on comptait aussi sur l’appui que ne manqueraient pas d’offrir les bataillons réactionnaires de la garde nationale (quartiers Saint-Germain, Saint-Honoré, Chaussée d’Antin, Banque et Bourse) qui, en