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Les républicains, dupes du fameux pacte, étaient on le voit, absolument écartés du pouvoir, livré aux ennemis de la République.

Mais l’échéance de la dernière prorogation d’armistice approchait, et l’on savait, à n’en plus pouvoir douter maintenant, que Paris devait subir la honte d’ouvrir ses portes à l’ennemi.

Dès le 27 février, on apprit qu’un parc d’artillerie considérable, établi place Wagram — précisément sur le parcours des Allemands lors de leur prochaine entrée — n’avait point été déménagé.

Les pièces qui se trouvaient dans le parc appartenaient aux bataillons de la garde nationale qui les avaient souscrites.

La garde nationale résolut de reprendre ses canons menaces de tomber entre les mains de l’ennemi et même de s’opposer par la force à l’entrée de celui-ci

Dans tous les quartiers, le 27 au soir, le tambour bat la générale et le rappel ; à 11 heures du soir, plus de 200,000 gardes nationaux accourent au rendez-vous, et a minuit les hauteurs des Champs-Elysées et de Passy sont couvertes de défenseurs décidés à se faire tuer plutôt que de laisser Paris subir la souillure qu’on lui prépare.

Mais ce n’était qu’une fausse alerte. Les Prussiens ne devaient réellement entrer que le 2 mars. Les bataillons regagnèrent leurs quartiers. Ceux du nord (Montmartre, Chapelle-Villette et Belleville) emmenèrent les pièces à bout de bras, n’ayant point de chevaux pour les atteler. Les canons des bataillons de Montmartre d’abord installes à l’état-major du boulevard Ornano furent quelques jours plus tard transportés sur les hauteurs de Belleville et de la Villette, placés sur les buttes Chaumont. Enfin, un troisième parc fut établi place des Vosges par les bataillons du Marais.

Ces trois parcs furent placés sous la garde ex-