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firent toucher du doigt les hontes et les pertes, à la fois cruelles et onéreuses, qu’elle faisait supporter à notre patrie[1].

Le soir du 1er mars, la France entière apprenait ce résultat fatal de sept mois de luttes, et, pour en consoler le pays, M. J. Simon, signataire de la dépêche, y mentionnait que M. Thiers avait « arraché des larmes à ses adversaires. »

De Ferrières à Cordeaux et durant plus de cinq mois, nos gouvernants n’avaient su que geindre au lieu de combattre. La patrie et la République payaient le prix de leurs larmes inutilement versées, et c’est par des flots de sang que bientôt le peuple de Paris allait y contribuer pour sa part.

M. Thiers, chargé de constituer une nouvelle administration publique, s’était entouré de :

MM. Jules Favre, aux Affaires étrangères ;

Ern. Picard, à l’Intérieur ;
Dufaure, à la Justice ;
Le Flô, à la Guerre ;
Pouyer-Quertier, aux Finances ;
J. Simon, à l’Instruction publique ;
Pothuau, à la Marine ;
Larnbrecht, au Commerce ;
De Larcy, aux Travaux publics.

Le général Vinoy demeura gouverneur de Paris, l’état de siège étant maintenu, et M. J. Ferry, malgré ses déplorables antécédents administratifs, resta maire de Paris.

Quelques jours après, les citoyens Rochefort, Malon, Ranc et Victor Hugo, indigné des allures de l’assemblée, donnaient leur démission de députés.

  1. Les conditions auxquelles cette paix était achetée — soigneusement cachées jusque là et qu’on n’eût osé avouer lors de la capitulation, dans la crainte d’exaspérer le peuple de Paris — étaient : 1o La cession des deux départements de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine dans laquelle se trouve comprise Metz, notre principale place forte dans l’Est — 2o Le paiement en trois années d’une somme de cinq milliard », à titre d’indemnité. — 3o Enfin l’occupation du territoire en ce moment conquis par l’ennemi, jusqu’à parfait paiement de l’indemnité susdite ; l’évacuation de ces territoires ne se devant faire que progressivement et à proportion des sommes versées comme acomptes sur l’indemnité !