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de la publicité donnée au dossier en question. Il en est de la salubrité morale comme de celle concernant la voie publique : elle tue parfois ceux qui y travaillent.

Enfin, tant est-il que, des pièces en question, il résultait jusqu’à l’évidence que, dans des combinaisons ayant l’enrichissement pour but, M. Jules Favre avait commis des faux et des substitutions en matière d’état civil et aurait même été quelque peu proxénète[1].

Il va sans dire que cette publication demeura sans réponse, et que pas un des amis de ce grand citoyen n’éleva la voix en sa faveur. — Un procès fait à M. Jules Favre par les héritiers d’un certain négociant bien connu à Paris avait d’ailleurs mis sur la piste il y avait à peine 7 à 8 ans. Amis et parents étaient donc au courant et comprirent que le mieux était de faire le silence sur cette répugnante histoire. Mais le public sut alors à qui il avait eu à faire, et comprit facilement comment les agissements publics d’un tel homme n’avaient pu être marqués au coin d’une grande sincérité ni d’une grande honnêteté.

Le dépouillement du scrutin, grâce encore à la négligence qu’y apporta l’administration municipale, dirigée depuis le 31 octobre par M. J. Ferry, dura huit jours, et ses résultats, indifférents, il est vrai, à ce magistrat, bien certain de n’être pas élu, résultats dont la sincérité même resta douteuse, ne purent être connus officiellement que le 17, c’est-à-dire cinq jours après l’installation de l’assemblée à Bordeaux.

Sur 547,858 électeurs inscrits dans le département de la Seine — dont 80,000 volèrent dans les communes suburbaines sous la surveillance des Prussiens, — 328,970 seulement prirent part aux élections. Il y eut 218,888 abstentions, près des deux cinquièmes.

Sur 43 députés élus, 7 seulement appartenaient au parti conservateur, décidé à voter la paix à quelque condition que ce fût.

  1. Voir aux pièces justificatives, IV.