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France, les campagnes n’enverraient qu’un petit nombre de républicains à l’assemblée nationale, tandis qu’une immense majorité de monarchiens de toutes nuances sortirait du scrutin, avec mission de voter la paix à tout prix.

On se rappelle d’ailleurs que, fidèles exécuteurs des ordres qu’ils avaient reçus de M. de Bismarck, M. Jules Favre et ses amis (MM. Jules Simon, Garnier-Pagès et Emmanuel Arago) étaient partis en province pour y combattre les efforts de Gambetta, qui avait tenté d’écarter du scrutin comme indignes, au moins ceux qui, par leur abjecte soumission à l’empire, avaient amené nos désastres.

Grâce aux manœuvres de ses adversaires, Gambetta dut se retirer et donner sa démission de membre du Gouvernement, et toujours grâce à ces hommes, non seulement le triomphe des candidats monarchistes fut assuré, mais on eut de plus ce spectacle — comme en 1848, à l’égard de Louis Bonaparte — de voir élire des princes de la famille d’Orléans, avant même que la loi qui leur interdisait le territoire français fût abrogée.

De nombreuses listes de candidats furent dressées pour Paris par différents groupes politiques et par les journaux de tous les partis. — Toutes celles des monarchistes portèrent des noms de candidats favorables à une paix quand même. Les listes trop nombreuses du parti républicain, depuis la nuance la plus effacée jusqu’à celle de l’Internationale, à laquelle s’étaient ralliés tous les socialistes, portaient des noms de candidats résolus à n’accepter la conclusion de la paix qu’autant qu’elle ne porterait atteinte ni à l’honneur ni à l’intégrité du territoire national, le paiement d’une indemnité en argent leur paraissant la seule condition acceptable.

Mais un point sur lequel journaux et groupes des