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il s’était fièrement écrié que « le gouverneur de Paris ne capitulerait pas ! » Sous peine de ridicule, il fallait donc qu’il se retirât… pour tenir cette fois son serment.

L’Officiel, du 22 janvier, annonçait aux Parisiens que le général Trochu s’était démis de ses fonctions et qu’il était remplacé par le général Vinoy, — un des complices de Bonaparte en décembre 1851 !

Celui-ci n’eut point la gloire, il est vrai, de conduire la garde nationale au feu : mais reprenant avec joie l’œuvre à laquelle il avait coopéré vingt ans avant, il eut le bonheur de faire de nouveau massacrer et emprisonner les citoyens. C’est toujours autant.

Malgré le dernier échec subi à Buzenval, les Parisiens ne pouvaient pourtant encore se faire à l’idée de voir leur cité tomber au pouvoir des Prussiens.

La pensée de recourir à une nouvelle direction des affaires, sous la forme de Conseil communal, gagna du terrain, et les journaux les plus réactionnaires ne la combattaient plus qu’à titre de mesure tardive et impuissante, par cela même, à sauver la situation, regardée comme désespérée[1].

N’était-ce point reconnaître ainsi la légitimité de la journée du 31 octobre ?

Les réunions publiques, les associations politiques, telles que : l’Alliance républicaine, l’Union centrale républicaine, les Défenseurs de la République, la Ligue pour la résistance à outrance, toutes firent appel à l’élection immédiate d’une assemblée communale.

Malheureusement, la population, énervée par les privations et par vingt jours d’un bombardement incessant, et apprenant de plus que le bombardement, par suite de l’occupation de Saint-Denis par l’ennemi, allait s’étendre du sud-ouest au nord-est, c’est-à-dire sur la presque totalité de Paris, la population, déses-

  1. Voir notamment le Figaro et le Gaulois des 20 et 21 janvier 1871.