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intervenue entre lui et ses adversaires, dans la nuit du 31 octobre.

Après avoir substitué le vote plébiscitaire en sa faveur à la promesse faite d’élections immédiates d’un conseil communal appelé à surveiller la défense, le gouvernement se borna à de simples élections municipales d’arrondissement, dont les élus n’avaient plus pour mission que d’administrer leurs mairies respectives, sous le contrôle et la direction d’un maire de Paris, resté à la nomination du gouvernement.

Enfin, trahissant jusqu’au bout la foi jurée, des mandats d’amener furent lancés contre les principaux acteurs du 31 octobre (MM. Blanqui, Millière, G. Flourens, Jaclard, Vermorel, Félix Pyat, G. Lefrançais, Eudes, Levrault, Tridon, Ranvier, Razoua, Tibaldi, Goupil, Pillot, Vésinier, Régère, Maurice Joly et Cyrille).

Les citoyens Blanqui, Millière et Flourens, entr’autres, purent heureusement se soustraire ; mais 14 arrestations furent effectuées.

Parmi ces quatorze détenus, figurait le citoyen F. Pyat. Ce citoyen sut si bien prouver qu’il était resté étranger au mouvement et qu’il ne s’était trouvé à l’Hôtel-de-Ville que comme forcé et contraint, qu’on le relaxa au bout de quelques jours avec une ordonnance de non-lieu[1].

À la nouvelle de ces arrestations, l’indignation fut générale. Seuls, les journaux à la solde du gouvernement, l’ancienne presse policière de l’empire, et deux ou trois journaux royalistes les osèrent soutenir.

La transaction intervenue dans la nuit du 31 octobre était connue de tous. Le préfet de police d’alors, le citoyen Edmond Adam — qui avait succédé à M. de

  1. Ce fait lui sera reproché plus tard par Vermorel, dans la lettre qu’il écrivit à F. Pyat, relativement à la démission de ce dernier, comme membre de la Commune, après les élections complémentaires du 16 avril 1871. (Voir aux pièces justificatives).