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volontiers tous les ambitieux du parti, qui voient en lui un concurrent redoutable, les traîtres, qui prétendent expliquer et justifier leurs trahisons par la haine qu’ils lui ont vouée et les niais, leur abandon par la peur qu’il leur inspire, sans que ceux-ci aient jamais su pourquoi.

En vain Blanqui, dont l’intelligence incontestée et la souplesse d’esprit, appliquées au service de la bourgeoisie, à laquelle il appartient d’origine et d’éducation, eussent été pour lui les instruments certains d’une haute position sociale, en vain Blanqui s’est-il condamné volontairement à la misère, aux souffrances de la prison et de l’exil pour le seul intérêt de ses convictions ;

En vain s’est-il révélé chaque fois qu’il a pris la plume, et notamment depuis le 4 septembre, non seulement comme un grand écrivain, mais encore comme un penseur élevé et d’un grand sens pratique ;

S’en référant sans cesse aux ignominies exhumées dans la Revue rétrospective, publiée en 1848, par un laquais de Bonaparte, le sieur Taschereau, les ambitieux, les traîtres et les niais du parti républicain s’unissent par un touchant accord — dès que le nom de Blanqui apparaît dans un mouvement — pour aider les partis réactionnaires à le faire avorter.

Et ces manœuvres n’auront pas de fin. Et, que Blanqui vienne à mourir dans la prison où M. Thiers l’a plongé de nouveau, on peut être assuré qu’il y aura des gens qui hocheront encore la tête à ce nom de martyr, insinuant par là qu’il se pourrait bien faire que cet homme n’eût jamais été qu’un agent de police !

Éternité de la bêtise humaine ! Que les misérables qui bénéficient de tes sottises doivent donc rire !

Nous le déclarons ici, nous sommes de ceux qui, trop socialistes pour être partisans d’une dictature quelle qu’elle soit, ont constaté chez Blanqui et ses amis trop de tendances autoritaires pour admettre