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C’était la création d’un nouveau pouvoir autoritaire, composé de noms sans doute plus honorables et plus sympathiques, mais qui, pas plus que leurs prédécesseurs, n’avaient droit de prétendre à la direction de la défense dont, à leur tour ils allaient devenir seuls responsables.

La nomination de la Commune, c’était l’appel fait au concours de tous ; l’établissement d’un Comité de Salut public, c’était une nouvelle sanction donnée au principe fatal du gouvernement personnel et irresponsable en réalité.

Aussi vîmes-nous sans étonnement, au moment même de la déclaration de G. Flourens, sourire ironiquement l’homme le plus rusé de la Défense, le citoyen J. Simon, sûr cette fois que la partie était perdue encore pour les partisans de la Commune.

Divers courants opposés s’établirent en effet dans la salle. Les uns s’amusèrent à discuter les noms, d’autres à discuter les attributions de ce Comité.

Pendant ce temps, la nuit était arrivée, et le mauvais temps aidant, une masse considérable de gardes nationaux qui étaient venus appuyer le mouvement, le croyant accompli, s’étaient retirés.

Quelques heures après, ceux des membres du Comité de Salut public qui avaient accepté d’en faire partie se voyaient seuls, ou à peu près, devant ce qui restait de l’ancien gouvernement, le général Trochu et M. Jules Ferry ayant pu fuir de l’Hôtel-de-Ville, malgré l’engagement formel de Flourens qui, « sur sa tête, » avait promis de garder à vue tous les membres alors présents, jusqu’à ce que le Comité eût définitivement pris possession.

Dans cette situation, MM. Blanqui, Minière, Flourens et Delescluze se décidèrent à quitter la place aux conditions suivantes, acceptées par leurs adversaires triomphants :

1o Les membres actuels du gouvernement de la Dé-