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savait bien), serait repoussé par le gouvernement tout entier et que, lui personnellement, n’y consentirait jamais, — toujours, on le voit, comme le citoyen Et. Arago.

Pendant que se jouait cette inqualifiable farce, les délégués des vingt arrondissements, réunis aux Comités de vigilance, place de la Corderie du Temple, arrêtaient qu’ils allaient immédiatement se rendre à l’Hôtel-de-Ville et qu’un certain nombre de leurs membres seraient envoyés au Provisoire pour sommer celui-ci — sous peine de déchéance — de convoquer immédiatement les électeurs, afin de procéder à la nomination d’une assemblée communale, désormais chargée de surveiller les opérations de la défense de Paris et de diriger son administration intérieure, sous le contrôle direct des citoyens.

À deux heures de l’après-midi, les Comités réunis, délégués en tête, arrivaient sur la place de l’Hôtel-de-Ville par la rue du Temple. Les cris de « Vive la Commune ! » et « À bas Trochu ! » les accueillaient sur leur passage.

Malheureusement, un grand nombre de gardes nationaux, se méprenant sur quelques paroles vaines du général Trochu, annonçant de prochaines élections municipales, ainsi que sur une déclaration des maires et adjoints, alors réunis à l’Hôtel-de-Ville, et qui avaient conclu à la nécessité de pourvoir d’urgence à ces élections, un grand nombre de gardes nationaux, disons-nous, confiants dans ces vagues promesses, remontaient dans leurs quartiers, annonçant que la Commune était acceptée par la Défense, et que tout était fini. Ce quiproquo joua un rôle considérable dans l’insuccès final de cette journée.

Lorsque les Comités de vigilance et leurs délégués arrivèrent sur la place, les escaliers du palais municipal étaient littéralement bourrés de mobiles et sur-