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JEAN RHOBIN

L’auteur laissa entendre qu’il devait être plutôt tragique :

— Le titre vous en dit assez long. Le vrai déluge où Dieu n’épargna que Noé et ses fils n’était certainement pas comique.

Le soir de la représentation, plusieurs membres du personnel dirigeant prirent place à l’avant-scène. Jean remarqua que ceux qu’il désirait voir présents occupaient déjà leurs fauteuils.

Le Déluge était un mimodrame. Les décors étaient réussis. On voyait l’arche de Noé qui voguait sous les frises. Celles-ci donnaient presque l’illusion d’une scène du véritable déluge de l’histoire du monde.

Jean se tenait dans la boîte du souffleur avec le boyau à incendie qu’il avait détaché du mur voisin. Tout à coup, sur la scène, on put lire en grosses lettres : « Personne ne fut épargné au déluge. » Jean lança au plafond de la salle un jet d’eau qui retomba sur les premiers gradins de l’amphithéâtre.

Le fou rire s’empara de toute l’assistance. Le préfet de discipline et plusieurs professeurs