Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.
60
JEAN RHOBIN

Dans trop de collèges de notre province on refait depuis trente ans les mêmes discours. On s’imagine parler de quelque chose et croire à un avenir quelconque. On se livre en fait à un dévergondage de creuse éloquence qui masque trop souvent les réalités actuelles.

***

Jean Rhobin n’était donc pas encore un de ces tristes jeunes gens fascinés par le cinéma. Il appréciait mieux un beau coucher de soleil, un splendide clair de lune, ou le crépuscule d’une mélancolique soirée passée dans l’isolement.

Il songeait non seulement à éclairer ses compatriotes, à les encourager, mais aussi à les blâmer, à désapprouver leurs bêtises. Tout cela, en théorie, dans des discours appris par cœur.

En pratique, il n’avait jamais réfléchi l’ombre d’un instant au moindre problème sérieux. Il se grisait de grands mots auxquels il ne tenait pas à donner un sens profond.

Je pense que cette paresse de l’esprit est l’une des principales causes qui nous empêche