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JEAN RHOBIN

nette à un sou le verre. Un sou gagné par le sourire du client qui étanche agréablement sa soif, dépasse de cent coudées les fricassées financières versées à la faveur des coteries d’administration publique.

— Tout de même, Valentine, nous pourrions risquer de donner de l’éducation à Jean ; ensuite, il fera lui-même le choix de sa carrière. Tu sais que nous n’avons aucun bien à lui laisser. D’ailleurs, le meilleur héritage est toujours l’instruction. Si parfois tu me prends à influencer Jean, à réveiller en lui les sentiments d’un vieux politicien de parti comme je suis, il ne faudra pas que notre vieillesse soit troublée par ce bon naturel que j’apporterai certainement dans le trépas… À propos, j’ai rencontré le docteur Blondin. Il fonde de grandes espérances sur l’avenir de Jean. Il est persuadé qu’il jouera un rôle important dans la vie publique.

— Comment le docteur peut-il connaître l’avenir de notre dernier-né ? Depuis sa naissance, il ne l’a revu que deux ou trois fois en passant.

— Bien ! tu sais que les docteurs possèdent de gros livres où ils puisent des mots étranges,