Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.
49
JEAN RHOBIN

L’ambition, l’intérêt personnel, le chantage de certaines girouettes politiques, sont le brigandage le plus pervers que la nation doit subir dans la lutte pour notre survivance.

— Pierre ! ajoutait-elle, si j’étais certaine que Jean fût plus tard un politique honnête et indépendant de toutes les intrigues, je souhaiterais tout de suite que notre benjamin fût envoyé au collège, orienté et même influencé vers cette carrière. Mais de nos jours, que peut-on espérer avec l’intimidation qui règne, avec le patronage. Puis, est-ce que ça t’a donné quelque chose à toi, la politique ? À quoi bon apprendre le grec, le latin, pour, plus tard, combattre des couleurs et non des doctrines ? Quelle différence y a-t-il entre un bleu et un rouge ? Je veux que tu me le dises ! Nos deux clans politiques sont des jumeaux adorés des cliques. On se bat pour les tenir en santé, tandis que la majorité du peuple désirerait les assommer à coups de bâton.

Quand Valentine était partie, il n’y avait plus moyen de l’arrêter.

— Non. La politique de parti, ça ne vaut pas l’humble métier de vendeur de petite bière d’épi-