écrivait-il à sa mère, que je suis Rhobin, et que ce ne sont pas les têtes noires d’Afrique qui vont me faire céder. J’ai beaucoup de peine à entrer dans la caboche de ces indigènes, qu’il existe un Dieu ; mais je suis résolu, obstiné même, à préparer pour le Ciel un bon nombre d’âmes. Ne vous inquiétez pas à mon sujet. Je me porte bien et j’éprouve beaucoup de consolation en relisant vos lettres sur lesquelles vous semblez satisfaite de votre Jérôme. »
Cette lettre, qui m’était tombé un jour sous la main, remplissait de longues pages, et, presque à chaque ligne, on découvrait cette fermeté de caractère, qui, avec la discipline religieuse, faisait de ce missionnaire Rhobin un rude gaillard et un apôtre zélé.
Cependant ces épîtres chaleureuses n’évoquaient pas les mêmes sentiments chez le père que chez la mère. Elles procuraient à cette dernière, une consolation parfaite ; la vieille y trouvait le vrai baume chrétien, nourriture de toute âme ordonnée et orientée vers le ciel.