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JEAN RHOBIN

l’attirail des vrais bohémiens crasseux du bon vieux temps.

Quel émoi dans le village ! « Des vues animées, le soir ! » L’assistance s’annonçait tellement imposante que le promoteur décida de donner sa soirée en plein air. À la tombée du jour, la foule ne se fit pas attendre, une bonne partie de la population était rendue sur les lieux.

L’obscurité était devenue suffisante pour que le projecteur commençât à projeter sur la toile blanche les premières scènes de la représentation.

Cependant, le cinéaste ambulant travaillait toujours à mettre la machine au point. L’auditoire commençait à s’impatienter, à désespérer même, de voir ce que plusieurs n’avaient jamais vu.

De temps à autre, quelques jets de lumière perçaient sur l’écran pour se confondre avec un seul personnage, dans une apparence optique désagréable. L’acteur était l’imprescriptible Charlie.

Après une heure d’efforts pour essayer de faire tourner le film sur son fuseau, tout ce